jeudi 24 avril 2008

Balade

Chaque fois la même chose. Je me cherche sans me trouver, je me perds et crains de me retourner. Je prends la plume, ferme les yeux et ouvre mon âme. Je me laisse guider par les mots, porter par les flots. Et pourtant rien ne vient, rien, rien, rien ! 
Ça fait des mois que je le sens, je ne sais plus écrire. Ca ne vient plus. Pourtant les idées fourmillent, je les sens. Et parfois même elles se forment en moi, elles ont un sens, une signification. Et quand je commence à les poser sur le papier, pouf ! plus rien, disparues.

Et là ça m' a pris, d'un coup. Un besoin, plus fort que moi. Sortir des mots, n'importe lesquels. Pour dire quoi ? Mais tout, mais rien. Juste le plaisir de voir les phrases se former, sentir que j'en suis encore capable. J'ai peut-être perdu mon inspiration.  Je n'ai peut-être pas non plus pris le temps de la chercher. Je n'avais plus envie, c'est tout. Peut-être n'ai-je toujours plus envie.
Pourtant ce soir les mots me viennent. Et je les livre tels quels. 

Peut-être l'intense sentiment de solitude qui m'a envahi cet après-midi a-t-il remué quelque chose. Ca m'a rappelé mes vacances enfant, quand je cherchais comment passer le temps. J'aurais aimé comme à cette époque enfourcher un vélo et partir à l'aventure, trouver une belle place dans l'herbe et lire, lire, lire. Puis rentrer, doucement fatiguée.
Il faudra que je me procure un vélo. Mais pas un VTT, je n'aime pas ça. Non, un beau vélo de ville, avec la courbe gracieuse de son guidon et son air digne me satisferait pleinement ! Je le sortirais péniblement du garage, refermerais les deux grandes portes et ferais bien attention à fermer la porte d'entrée. Puis je l'enfourcherais.

Je sais dans quelle direction je partirais. Vers la gauche. La droite mène à la route départementale, pleine de voitures, ça ne me plaît pas. Par contre à gauche, la rue tourne et retourne, débouche sur les champs et m'offre encore une bifurcation. A droite ensuite, en longeant les champs, puis le coeur du village, la grosse ferme, là à gauche, avec sa tourelle. Une traversée rapide de la départementale, encore un peu de maisons à longer. Mais ces maison là sont en retrait, toutes plus ou moins cachées à la vue par les haies et barrière. Pas grave, ce sont des maisons neuves, pas celles que je préfère regarder.

Je continuerais tout droit, en laissant le pont sur ma droite. Je n'ai pas envie d'enjamber l'autoroute, pas maintenant. Je le devrai de toute façon. Mais là, devant moi s'ouvre un enchaînement infini de routes de campagnes, toutes plus agréables les unes que les autres. Elles me tentent, elles m'appellent, viens, viens, viens. A gauche, à droite, tout droit, je pédale, je pédale, je déraille.
Le vent me caresse le visage, doucement, tout doucement puis augmente avec ma vitesse. Je ne veux plus m'arrêter, je veux voler,  je veux aller au bout du monde, là où tout s'arrête !

Puis doucement je redescends, je remets les pieds sur terre.

Il est temps de rentrer.

Doucement, tranquillement.

Je suis calmée, apaisée.

Je me sens bien.

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