vendredi 2 février 2007

Alors voilà ...

... mon grand père, mon papie, mon parrain est décédé, hier matin. Gentiment, dans son sommeil, sans souffrance, son coeur s'est juste arrêté de battre.
Quand ma mère m'a appelé au boulot, je me suis demandé ce qu'il se passait. Sur le coup j'ai pensé à mon frère en vadrouille on ne sait où en France (aux dernières nouvelles, il est dans un bled paumé au fin fond des Pyrénées). Mais non, c'est mon grand père. Ma mère pleurait au téléphone. Moi ça m'a scotchée. Je m'y attendais. Un homme de 83 ans qui a déjà été soigné d'un cancer de la prostate dont on a appris il y a quelques mois qu'il a attaqué le foie et se généralise finalement, on se doute bien qu'il n'a plus pour longtemps à vivre. La dernière fois que je l'ai vu, c'est à l'hopital, 2 jours avant mon anniversaire. Le début de sa fin en fait.
Puis le 31 décembre, j'avais les mains dans la pâte quand ma mère m'a appelée pour le dire qu'il ne lui restait plus que 2 ou 3 jours. Finalement Dieu lui a accordé encore 31 jours. Oui Dieu, pour moi, autre chose pour les autres. Je sais que durant ces 31 jours il a pris le temps de se réconcilier avec ses enfants, à sa manière, avec ceux qui le souhaitait. La dernière fois que je l'ai eu au téléphone, c'était pour lui présenter mes voeux et lui souhaiter un bon anniversaire. Je n'oublirai jamais le son de sa voix, le bonheur qui en sortait. Je n'ai pas rappelé ensuite, j'ai voulu garder cette idée de mon Papie qui avait encore sa tête et qui était heureux d'avoir une famille qui l'aime.
Alors hier matin quand ma mère m'a annoncé sa mort, ça m'a fait un coup. J'ai réalisé seulement en expliquant à mon chef pourquoi j'avais les larmes qui coulaient. Monsieur Chéri est venu me chercher et nous sommes allés directement chez ma tante chez qui il vivait depuis le décès de ma grand mère.
Je n'ai pas pu le voir tout de suite en arrivant, l'embaumeur était en train de le rendre présentable. Et c'est à ce moment là que j'ai entendu les paroles qui m'ont choqué plus que tout ce que j'avais pu entendre jusque là.
Mon grand père était à peine froid, on n'avait même pas pu lui dire un dernier au revoir que déjà la famille parlait de son argent ! Son argent !!! Comme si c'était tout ce qu'ils retenaient de lui ! J'ai eu l'impression d'être la seule a vraiment être triste de sa mort ! J'ai eu mal pour lui ! Mais quels sont ses enfants qui peuvent oublier que le mort qui est dans la pièce d'à côté est leur père ??? Qu'il est mort seulement quelques heures avant ! Je ne m'en suis pas encore remise.
J'ai passé le choc de la mort de mon Papie, ça fait partie de l'ordre normal de la vie, même si ça me rend énormément triste. Par contre le choc de cette réaction qui m'a paru tellement irrespectueuse et indigne de personne qui se disent affreusement tristes de la mort de leur père.
Et devinez qui a été la personne a verser les plus gros sanglots (de crocodile, ça se voyait bien)? Ma mère (Oui, elle est triste, je le sais, mais quel besoin avait-elle d'en faire autant ?). Et la première à parler de l'héritage ? Mon père (bon, d'accord, mon grand père était "seulement" son beau père mais quand même !).

Famille je vous aime ... ou pas !

3 commentaires:

  1. Fleur_de_Java, je te présente toutes mes condoléances.
    MonsieurChéri, je compte sur toi pour apporter tout ton soutien et ton écoute à Fleur, parce qu'elle en a besoin.
    Fleur, pour ta famille, c'est malheureux, mais la plupart des gens ne savent absolument pas se comporter dans ce genre de situation (dans un sens c'est un bien puisque cela signifie que ce sont des situations rares, qu'elles ne constituent pas notre quotidien) et se focalisent donc sur des sujets triviaux, qu'ils maitrisent : que faire des meubles, qui va récupérer la vaisselle. Le plus souvent pas par avarice, mais parce que d'une façon inconsciente laisser orpheline une maison avec les affaires... les souvenirs... d'une personne aimée, nous est - à nous humains - proprement intolérable.
    Ne connaissant de ta famille que l'image que tu en donnes par le biais de tes messages, je ne me permettrai pas d'émettre un jugement de valeur morale sur leur attitude, néanmoins, je comprend que tu aies été choquée.
    Encore une fois, je m'associe à ta douleur, et je ne doute pas que tu trouves dans les bras de MonsieurChéri le réconfort dont tu as besoin. Ne pas hésiter à se confier, même en période de deuil...

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  2. Merci Renardeau. Qu'ajouter à cela ? Je concois bien qu'ils osient désemparés et cherchent à se raccrocher à quelque chose qu'ils connaissent bien. Mais je trouve ça quand même très choquant !

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  3. C'est vrai que c'est pas top de parler argent alors que quelqu'un vient de mourir. C'est même assez con si je puis me permettre.
    Désolé pour ton grand-père, la mort de quelqu'un n'est jamais facile à accepter, et je sais de quoi je parle pour avoir perdu certains membres de ma famille alors qu'ils étaient encore jeunes.
    J'ai eu aussi à devoir penser à l'héritage, non pas parce que je le voulais à tout prix, d'ailleurs je n'en voulais pas vraiment et je n'ai accepté que pour pouvoir ne pas m'endetter pour les frais d'obsèques, mais effectivement, ça se voit souvent des familles qui pensent directement à l'argent dès qu'ils doivent hériter de quelque choses. C'est dégueulasse faut le dire.

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