vendredi 27 février 2009

Papy et moi

Grand-père René, c’était avant tout Papy. Je crois que je n’ai pas connu son prénom avant le décès de ma grand-mère. Je crois en fait qu’il n’a pas vraiment existé à mes yeux avant le décès de ma grand–mère. Elle occupait une place tellement importante qu’elle a presque occulté son souvenir.
Je l’ai donc d’abord connu comme ce vieux monsieur époux de ma grand-mère trop tôt disparue. Il était juste une ombre, une évidence.

Je l’ai ensuite connu à travers les souvenirs de ma mère, quand elle me parlait de son enfance. J’ai ainsi découvert sa sévérité, sa rigueur, son courage, son exigence. Je l’ai trouvé souvent injuste, parfois égoïste. Mais, surtout, j’ai appris sa générosité. Accepter ma grand-mère avec sa petite fille illégitime, une de mes 6 tantes, avoir élevé cette fille comme si c’était la sienne et surtout l’avoir aimée comme la sienne aussi a été l’acte le plus généreux de sa vie. Du moins, je crois.

J’ai aussi connu mon Papy comme cet homme qui venait chez mes parents régulièrement, m’envoyait acheter son journal et son magasine de mots croisés. Celui qui m’offrait un beau livre à mon anniversaire, celui qui voulait me donner sa collection de livres rares « quand je serai grande ». Celui qui semblait avoir saisie ma passion livresque.
Je l’ai toujours vu la cigarette à la bouche et se passant du baume sur les lèvres. J’aimais écouter sa voie rauque, je ne comprenais pas toujours ce qu’il disait mais son timbre me berçait.

Puis j’ai grandi. Et en m’éloignant de mes parents, je me suis éloignée de lui.

Le dernier souvenir de mon Papy en forme que je conserve date du mariage de ma cousine, un an à peine avant son décès. Et c’est là que je me suis rendu compte qu’en fait je ne le connaissais pas. Je ne savais rien de ses origines, rien de son histoire, de son enfance, de ce qu’il avait traversé. J’en ai appris un peu grâce à mon compagnon. Grâce à lui qui a pensé poser des questions quand il l’a rencontré, grâce à lui qui a toujours su s’intéresser à l’histoire des personnes. Il est un questionneur. Je suis une écouteuse. Et si on ne vient rien me dire, je ne demande pas. Du coup, Papy n’ayant jamais semblé vouloir me raconter son histoire, je n’en aurais rien su sans mon questionneur de mari.

Mais malgré ce que j‘ai appris à ce moment là, ou peut-être à cause de ça, il me reste un grand regret : je ne sais même pas s’il a vraiment été heureux, s’il a aimé sa vie. Et je ne le saurai jamais.



vendredi 20 février 2009

Coup de... tête

Je n’aurais jamais cru faire ça. Ça m’a pris d’un coup. Marre, ras le bol, envie de tout plaquer. Ça faisait un moment que je sentais monter la lassitude. Je me disais que ça passerait, que c’était un cap, qu’il est normal dans une relation qu’après un certain temps les sentiments s’apaisent.

Puis un jour il m’a envoyé un message, un petit message, un rien du tout. Juste quelques mots… « Que serais-je sans toi ? Ne me quitte pas.». Je ne sais pas pourquoi, ça a réveillé en moi une envie de liberté, de vent, d’air. J’ai eu envie de me retrouver seule, libre, libre de respirer pour moi, libre de bouger pour moi, de penser pour moi, à moi. J’ai eu envie de grand espaces, de plage, de solitude.

Alors je suis partie. J’ai tout quitté. Sans rien dire, comme un voleur, presque honteuse. Mais tellement sûre de moi en même temps. Après toutes ces années à ne pas vouloir blesser, à ne pas oser suivre mes impulsions, je l’ai fait. Et tant pis si je l’ai blessé. Tant pis s’il a souffert, tant pis, tant pis, tant pis !

J’ai pris le premier avion vers n’importe où. Sans rien d’autre que moi et mon envie, moi et ma lassitude, moi, moi, MOI !
Je n’ai emmené qu’une seule chose, un souvenir, une simple photo. Cette photo… Elle est belle n’est-ce pas ? C’est la maison de mes grands-parents. Je la garde parce que c’est là que j’étais quand j’ai reçu son message, quand j’ai choisi de partir. Là, juste devant l’arbre. Oui, avec la balançoire. Mais ce n’est plus vraiment comme ça maintenant. La maison n’est plus blanche. Les fleurs ne sont plus là. Elles boudent depuis que je l’ai quitté. Et en plus, la balançoire est cassée…

Comment ? Moi ? Pleurer ? Non, j’ai juste un grain de sable dans l’œil…

Pour Kaleïdoplumes


Ca y est, c'est revenu :) Ca fait du bien !!!

mardi 10 février 2009

Permis de conduire...

Vous savez-quoi ? J'ai mon permis depuis un an ! Un an déjà... Waoooo

J'ai eu du mal à l'avoir, il m'a fallu cinq tentatives, deux ans et demi et un peu plus d'un mois de salaire... Je crois même que l'inspecteur au final me l'a donné presque par pitié, pour m'éviter de devoir repasser le code et me rajouter encore 6 mois d'attente.
Bref, voilà un an que j'ai le permis de conduire.



Mais en fait je ne conduis vraiment que depuis le mois d'août, depuis que j'ai mon Poussin, ma première voiture. Une petite merveille jaune (ben voui, z'avez déjà vu un poussin rose ? :P), totalement dépouillée, sans même un autoradio qu'il a fallu rajouter par la suite. Et depuis que j'ai cette voiture, je retrouve une liberté qui commençait à me manquer. Être toujours dépendante, à la longue, c'est dur. Surtout à 26 ans. Surtout quand on commence à découvrir la signification de vie sociale. Surtout.

De ces quelques mois de conduite, de liberté retrouvée en quelque sorte, je retiens surtout la sensation que je n'ai qu'à tourner la clé pour être seule maître à bord. Une fois la voiture démarrée, je décide de où je vais, la vitesse à laquelle j'y vais et de comment j'y vais. J'ai l'impression que ce sont les seules décisions que je peux vraiment prendre par moi même sans arrière pensée, sans me dire que je risque de blesser un-tel ou d'en décevoir un autre. Si je le voulais je pourrais rouler, rouler, rouler jusqu'à assécher le réservoir, c'est moi qui l'aurait décidé.

En fait, je crois que j'attache encore trop d'importance au jugement de mes proches. Je me laisse d'une certaine manière conduire par leurs envies, leurs idées, leur bien-être, en oubliant parfois que le mien compte tout autant. Pas que je sois malheureuse, au contraire. J'ai juste de temps en temps la sensation que je devrais apprendre à penser à moi avant de penser aux autres. Ca peut paraître égoïste dit comme ça. Dans ma tête ça ne l'est pas. Enfin, quand même un peu. J'ai juste l'impression qu'à force de m'effacer, je peux disparaître.

J'apprends peu à peu à ne pas m'oublier... c'est dur, il est parfois tellement facile de céder. Puis les personnes qui me connaissent depuis longtemps ont pris l'habitude de cet effacement, même si peu à peu elles s'habituent à mon caractère qui ressort.

C'est plus simple avec les personnes que j'ai rencontré récemment. Les relations n'ont pas été faussées dès le début. Enfin, je crois... Toujours est-il que j'essaie de ne plus vouloir faire plaisir à tout le monde. C'est sacrément difficile de se défaire de ce sentiment de culpabilité... Je me demande si les gens se rendent compte de quelque chose. Est-ce qu'ils sentent la faille sous les airs sûre de moi ? Mais pourquoi ai-je toujours aussi peur, viscéralement peur de décevoir ??